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Eglise Notre Dame de la PITIÉ

Le village a 2 églises. La première église est Notre Dame de la Pitié construite au bas du village presqu’au confluent des ruisseaux qui entourent Boussagues. Elle bénéficie de protections naturelles. L’église primitive remonte au XIIème siècle, contemporaine de château haut ou Castellas, lui construit sur les hauteurs.  De cette église primitive, il reste l’abside et le chœur. Des inondations consécutives au changement climatique du milieu du XIVème siècle firent vraisemblablement effondrer la nef. Elle fut reconstruite aussitôt avec un quasi doublement de la longueur de la nef, une surélévation de l’abside abritant une chambre d’observation, et la construction du clocher. Les contreforts lui maintinrent son style roman. Particularité remarquable : cette nouvelle nef est désaxée de 10° par rapport à l’axe du chœur ; si elle avait été simplement allongée, elle enjambait dans le ruisseau ! Plus d’un siècle plus tard vers 1520, la nef fut élargie, pour une raison inconnue, vers l’intérieur du village. Boussagues était déjà le siège de l’archiprêtré de la haute vallée de l’Orb, de Saint Pons jusqu’à l’Aveyron. Aujourd’hui, les traces de ces remaniements sont très nettes : le porche et les vitraux ne sont pas centrés.

Les murs et contreforts sont d’appareillages moyens et très solides.

L’abside du XIIème siècle est supportée par des colonnes ou arêtes à soubassements surmontés de chapiteaux à feuillage à crochets, eux-mêmes reposant sur des figures sculptées à forme bizarre et fantasque.  Une des dalles du chœur est sculptée des trois croissants qui figuraient autrefois sur les armoiries de la famille des D’Alichoux de Sénégra, barons et coseigneurs de Boussagues, durant près de 2 siècles.

La grande croisée plein cintre, dans le chœur, est entourée de colonnettes romanes à petits chapiteaux sculptés comme les grandes colonnes.
La nef, restaurée en 1520, n’a pas de voûte, et la toiture repose sur des chevrons très resserrés supportant des arceaux très simples. Le mobilier religieux remonte au XVIIIème/XIXème siècles. A noter un retable XVIIème siècle en bois doré fort dégradé installé à la gauche de l’entrée. Il pourrait avoir été le maître autel avant celui en marbre installé vers 1860.

Le porche, au sud, fut remanié vers 1840 avec notamment le rétrécissement du portail ! Les restes de crépi délimitent l’ancien portail, d’environ 1 m plus large. Lors de cette rénovation, furent encastrées deux pierres tumulaires écrites en latin et caractères gothiques abrégés, fort rares, et relatives à deux prêtres décédés au XIII° siècle. Leur texte est semblable : « …O homme que regardes-tu ? Ce que tu es, je l’ai été, ce que je suis, tu les seras… pense à moi et dis un Pater… ». Elles furent dérobées au cimetière en 1838, et sitôt retrouvées, le curé décida de les encastrer dans les murs de l’église à leurs emplacement actuels. L’un est à droite du portail, l’autre encastrée à l’extérieur de la porte des morts en remontant vers le cœur du village.

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