Boussagues dans l’antiquité romaine

La région compte de nombreux vestiges gaulois, grecs et romains, sans parler des traces d’habitat préhistorique. Des camps gaulois ont été mis à jour, de même que des restes de fonderies de métaux, comme de nombreux points d’extraction minière.

Les grecs se limitaient au commerce de ces métaux si bien que de nombreuses voies d’acheminement vers la vallée furent construites et parcourent la campagne et les monts environnants. Les romains conquirent la Narbonnaise, ( la « Provincia Romana »), installèrent aussi des points de défense pour la protéger  et cherchèrent à exploiter eux-mêmes ces richesses minières . Ils entrèrent en conflit avec les tribus gauloises du nord ( les « Rutènes »), juste peu avant notre ère.

Redécouvrons les travaux d’un archéologue d’origine boussagole, GA Duch , par ailleurs éminent scientifique, attribuant à Boussagues un rôle militaire édifiant:

La lecture des « Commentaires » de Jules César sur la conquête de la Gaule (I° siècle avant JC) peut avoir donné une position stratégique à une défense romaine installée à Boussagues, La limite des territoires gaulois (les Rutènes) et romains (sur le littoral du Languedoc) ne pouvait manquer des positions de défense (les citadelles) ou de voies de communication fortes. L’intérêt stratégique portait sur la proximité de la voie domitienne traversant la Narbonnaise de Nice à l’Espagne (nous sommes au point le plus étroit de la Province) et aussi sur le contrôle des ressources minières locales importantes (plomb argent, charbon, etc.). César, venu de nombreuses fois en Languedoc affirme « être venu lui-même remonter le moral des indécis et mettre en état d’alerte les praesidia des rutènes provinciaux » (Liv.VII, Ch.VII). Les Gaulois n’attaquèrent pas, ce qui laisse supposer un système de défense efficace et donc important.

L’importance militaire disparut avec la colonisation romaine, rendant inutiles les fortifications ultérieures, jusqu’à l’époque carolingienne. Les wisigoths, au VI° siècle se signalèrent dans les environs. Pourquoi pas à Boussagues ? Nous n’en avons pas trace.

Quelques vestiges romains ont été découvert dans et autour de Boussagues : des poteries, des « vigilaires » (cavités rocheuses creusées ou aménagées), des chapiteaux, du mortier à tuileau de facture antique, etc.

Cette thèse de la Boussagues romaine n’est pas suffisamment authentifiée, elle a été est même combattue. Notamment, la stratégie de défense de J. César reposait sur la mobilité de ses troupes. Or Boussagues est imposante… Il n’en demeure pas moins que le site est aisément défendable, ce qui pourrait expliquer aussi son développement médiéval.