Le Château Haut ou Castellas

En longeant le rempart, on atteint cet édifice imposant. Ce château (« caput christi » ou château vieux) était le premier cœur de la citadelle, son donjon, le logement des Autorités. Sa (re)construction dans sa configuration actuelle quadrangulaire remonte au début du XII° siècle, comme plusieurs châteaux de la région. L’épaisseur des murs du donjon donne une idée de l’importance de ce château. En effet, ils ont 1,2m d’épaisseur, quand la majorité des châteaux de la haute vallée de l’Orb ont des murailles allant de 0,8 à 1,1m.

Seulement 2 étages et le chemin de ronde et une cour en est. Au 1° étage de la tour centrale, supporté par une voûte, un vestige d’évier médiéval pris dans la maçonnerie. Cet évier est l’unique mobilier subsistant et permet de qualifier cet espace de « aula », soit la première salle d’apparat de seigneues de Boussagues. L’accès au chemin de ronde se fait à partir du 2ème étage (lequel supportait la toiture intérieure), par un escalier aussi pris dans la maçonnerie.

La simplicité architecturale du bâtiment lui confère une grande austérité. Aucun élément de confort résidentiel, même ancien (latrines ou niches), n’est présent bien que subsistent des traces de bâtiments accolés à la tour qui ont pu avoir une vocation résidentielle. La destination défensive est claire, si bien que la puissance grandissante de seigneurs les a conduits à construire rapidement à proximité une tour résidentielle, la tour de Patau.

Une thèse d’archéologique antique, affirme que Le Castellas était en communication optique et auditive par relais, avec la forteresse de Dio visible du chemin de ronde. La liaison visuelle aurait été facilitée l’arasement partiel du tennement de Caubel (« calx belli ») à proximité. Dio et Boussagues pouvaient assurer la défense de l’Orb à l’époque césarienne.
Ce complexe comporte une grande cour (ancien verger) dans laquelle une ruine de bâtiment contient un bassin avec une conduite d’écoulement creusée dans le rocher. Le revêtement des parois de ce bassin, est fait d’un « opus siginum volsque » à 3 années de séchage (selon les auteurs latins Pline et Vitruve), technique ayant été utilisée jusqu’aux X/XIème siècles !

L’austérité du château le rendit assez vite à une utilisation militaire et politique car le Château Bas construit peu après était exclusivement résidentiel. C’est à partir de là que s’est développé le village vers l’est, en terrain pentu, pour finir en contrebas à l‘église.  En 1364, toutefois, dans sa cour, les 3 consuls y furent élus par 117 hommes présents, selon la coutume.

La prison

Dans la cour sud dépendant du Castellas, un édifice, appelé la « prison », construit en deux temps devait abriter un corps de garde  (ou…?) étant donné la disposition intérieure des salles. A noter l’absence d’ouverture, rendant obscur l’intérieur.

Voir d'autres monuments & vestiges